mercredi 23 juillet 2008

RAKU

Peu m'importe qu'il soit vase ou figurine
Peu m'importe qu'il fut créé à l'Accadémie ou ailleurs,
Je suis le four qui l'accueille biscuité, engobé, émaillé, 
Je suis la fibre Kaolin qui permet une température élevée, 
Je suis la plaque réfractaire sur qui tout repose, 
Je suis le gaz et le brûleur de ces feux modernes,
Je suis le pyromètre comptabilisant les degrés, 
Je suis le temps, l'impatience et la patience sur la courbe de cuisson.

Peu m'importe qu'il y ait la recette numéro douze de Carmen,
Peu m'importe qu'elle ait omis l'engobe sous l'émail naked,
Je suis le Raku qui métamorphose toute pièce,
Je suis l'oeuvre incandescente prise à bout de pince 
Je suis la sciure, la fumée, le feu , le couvercle, 
Je suis l'enfumeur.
Je suis aussi le choc thermique lors du bain rituel, 
Je suis le crépitement de l'eau en réaction digne d'un geyser,
Je suis...
Puis je laisse la place à l'étonnement, à l'émerveillement.

La place est déblayée
Le four est rangé
Le monde est reparti
Mais sur mon appui de fenêtre 
J'ai un clin d'oeil en teintes indescriptibles.

Marion, journée Raku du 18 mai 2008

Aucun commentaire: